musicalainlouineau

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Détails de The Strands Of The Future PULSAR

Avec The Strands Of The Future («Les rives du futur», titre tiré d'un roman de SF que Philippe affectionne particulièrement), sorti en septembre 1976, on note en effet de toute part des progrès considérables, tant sur le plan du son, de l'interprétation, ou des compositions, beaucoup plus pros et moins linéaires, que des textes, signés par un ami prof, François Artaud.

«Flight», courte pièce intense, montre sans conteste l'énergie nouvelle du groupe, entre Camel et Tangerine Dream. Suivi de deux morceaux chantés en anglais par Gilbert, composés à l'époque de Pollen et qui ont déjà été rodés sur scène : «Windows» où on retrouve le Pink Floyd de «More», calme mais plus inquiétant que mièvre. Puis le très inspiré «Fool's Failure», au climat très actuel (Anglagård !), presque trop noir et terrifiant, où Gandil se lâche et sort de sa réserve en éructant des textes désespérés, d'un désespoir hargneux cette fois. On est loin des petites abeilles qui butinent tranquillement au soleil d'été... Mais plus que tout, c'est la première face du disque qui restera dans l'histoire : «Strands...» ou 22 minutes d'une suite titre somptueusement maîtrisée. On commence par planer dur avec le Floyd le plus rampant et malade (on ne change pas si facilement une influence si profonde). Le style honoré ensuite est beaucoup plus rentre-dedans, tout le monde se démène, au mieux de sa forme, y compris Bosch (ce qui ne fait quand même pas beaucoup de moulinets à la minute). Les thèmes se succèdent en décrivant un futur plus ou moins urbain loin d'être réjouissant, davantage apocalyptiques et chaotique qu'idyllique. Probablement conscient que sa voix ne constitue pas l'élément le plus brillant du groupe, Gilbert n'intervient au chant pas plus de deux minutes (en français) et préfère se concentrer sur son jeu de guitare, de plus en plus habité, jusqu'à un faux final en apothéose de tourbillons noirs, où toutes les brumes de l'inconnu se mêlent à ce flamboiement farouche. Certainement le sommet du disque. The Strands Of The Future est une réussite majeure qui sait, 25 ans après (ça s'écoute toujours aussi bien, signe des grands disques), nous révéler avec force toutes les facettes de son inspiration.

Pulsar s'était déjà montré insatisfait de la promotion insuffisante et de la distribution déficiente de sonPollen. Mais pour celui-ci, Kingdom Records va se révéler en-dessous de tout, ce qui force le groupe à s'autofinancer et à faire sa promotion lui-même. Heureusement, le disque est un franc succès public : plus de 40 000 exemplaires vendus en six mois, ce qui fait de Pulsar le deuxième meilleur vendeur du rock français de l'année 1976 (après Ange). Réussite éclatante, basée sur ses qualités artistiques mais aussi juste retour sur investissement de tant d'années de concerts (160 en Europe rien que pour l'année qui a suivi la sortie de l'album !). Mais Pulsar se promet de ne pas renouveler le contrat qui les lie avec cette maison de disque anglaise au soutien inexistant. Après avoir été contacté par plusieurs majors impressionnées probablement autant par la qualité de l'album que par ses chiffres de vente, Pulsar arrête son choix sur CBS qui leur promet des moyens conséquents pour l'album suivant. Le contrat est signé, Pulsar semble ravi, mais ses membres étaient jeunes et optimistes, de cet optimisme illusoire qui est parfois un des points faibles de la jeunesse. Ils n'envisageaient pas l'éventualité d'erreurs impossibles à rectifier...

 



19/05/2012
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